Biographie de Guido MOLINARI

Guido Molinari, 1962

 

BIOGRAPHIE

Né à Montréal en 1933, Guido Molinari s'inscrit à des cours du soir en arts et étudie à l'École des beaux-arts de Montréal, puis à l'École d'art et de design du Musée des beaux-arts de Montréal. Il ne termine pas sa formation académique, mais il continue à peindre et à dessiner et commence à exposer dans les années 1950. L’art de Guido Molinari inscrit une orientation audacieuse au sein des mutations du langage pictural au Québec. Au début des années 50, ses tableaux peints dans l’obscurité ou les yeux bandés rompent avec la manière traditionnelle d’exécuter une œuvre picturale. Se distanciant d’ores et déjà du modernisme européen hérité de Pellan et de la notion d’ « objet psychique » soutenue par Borduas et les automatistes, Molinari propose une voie qui remet en question les fondements même de la peinture. Peindre dans l’obscurité lui révèle non pas l’inconscient, mais une certaine pulsion, une certaine pulsion, une certaine modulation d’énergie, traduite par la couleur et le rythme, qui ne correspond pas à une structure préétablie. S’appuyant sur les recherches de Pollock et de Mondrian, qui avaient posé les a priori d’un espace pictural non perspectiviste, Molinari explore de manière systématique la problématique de cet espace bidimensionnel qui lui avait été suggéré par son geste radical. Le tableau est construit dans la conscience et ouvre des possibilités infinies d’appréhension. Ainsi, le projet d’envergure de Molinari est celui d’une abstraction renouvelée et signifiante. Il décède à Montréal en 2004.

 

SUJETS / THÈMES

Tout au long d’un parcours de plusieurs décennies s’articulent les grandes thématiques qui ont jalonné sa production entière et qui trouvent leur écho dans l’évolution d’une syntaxe originale et novatrice : les essais tachistes de 1953 à 1955, les tableaux noirs et blancs de 1956, les tableaux plasticiens d’ « espace dynamique » de 1958 à 1962, les tableaux sériels de bandes verticales égales de 1963 à 1969, les damiers et les triangulaires de 1969 à 1975 et enfin, les « quantificateurs » à partir de 1975. À la manière d’une mise en scène sans faille, ces ensembles irréductibles d’œuvres picturales, ponctués d’œuvres sculpturales et dessinées qui ont participé de la démarche de Molinari, rendent comptent essentiellement de la genèse et du développement des propositions esthétiques qui ont soutenu la rigueur de sa recherche.

 

TECHNIQUES

À chacune des étapes de son évolution, l’œuvre de Molinari se signale par des structures plastiques qui se fondent sur la dialectique à la source de l’expérience spatiale. La découverte, dans ses premiers tableaux faits dans l’obscurité, de la complémentarité gauche – droite, inscrite comme trace d’une sensualité pure, détermine en effet pour Molinari le concept fondamental de sa pratique ultérieure. Dans sa quête d’un langage plastique abstrait pouvant correspondre à la « réalité émotionnelle de son monde intérieur », il poursuit ses recherches sur les composantes structurelles du tableau, soit la couleur et le plan, dans leur fonction expressive et dynamique. Libérant la surface de toute référence perspectiviste, Molinari élabore une réflexion sur la structure spatiale créée par les potentialités de la couleur-énergie dans l’expérience de perception.

 

Source : Sandra Grant Marchand, « Guido Molinari. Vers un espace non référentiel » dans Molinari, une rétrospective, Musée d’art contemporain de Montréal, 1995




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